Entre 1871 et 1914, la marine militaire française doit s’adapter aux mutations technologiques qui transforment la guerre sur mer alors que le régime parlementaire de la Troisième République s’affirme. Si l’inexpérience des parlementaires en matière navale limite d’abord leur contrôle sur les affaires de la Marine, les compétences grandissantes des élus et l’organisation progressive de leur travail imposent une influence croissante du Parlement sur la marine de guerre. Les parlementaires qui s’intéressent à la Marine sont d’autant plus nombreux que les débats autour des théories la Jeune École attirent l’attention de l’opinion publique. Faut-il une flotte de cuirassés ou de petites unités rapides ? En outre, l’évolution des navires nécessite l’aménagement des ports et la réorganisation des personnels de la Marine. Ces changements mobilisent des intérêts financiers, humains et matériels, et doivent permettre à la France de maintenir une flotte influente. À travers l’étude des travaux parlementaires, cet ouvrage tente d’identifier les influences contradictoires s’exerçant sur la politique navale du pays. La défense des intérêts locaux et particuliers est le fait de véritables groupes de pression. De cette façon, ce travail met en avant l’ensemble des influences démocratiques s’exerçant sur la Marine entre 1871 et 1914.