Les relations entre France et Amérique à l’ère des révolutions relèvent bien souvent d’une suite de lieux communs autour de l’aide française aux états-Unis naissants ou de la perte sanglante de Saint-Domingue. L’historiographie a fort heureusement fait de belles avancées en la matière et ce volume voudrait à la fois en témoigner et aller plus loin encore en suivant trois grandes directions. D’abord en insistant sur le travail des sources, en montrant que les historiens ont encore du pain sur la planche, des gisements connus à analyser à nouveaux frais et d’autres plus inattendus à explorer en ouvrant les horizons et variant les méthodes. Ensuite parce que cet ouvrage veut voir large dans l’espace et dans le temps : il ne s’agit ni de se limiter à une première courte séquence révolutionnaire ni à l’Atlantique Nord, mais bien de couvrir un siècle de tensions créatrices autour des concepts de révolution et de nation, deux moteurs de l’évolution des sociétés de ces temps-là, tout en construisant la réflexion à l’échelle du continent américain dans son entier. Le lecteur arpentera donc un vaste monde, de la France au Pérou et à New York.