Les cités grecques de la province romaine d’Asie ont fondé dès le début de l’Empire des cultes d’Auguste et de sa famille d’abord, de l’ensemble des empereurs ensuite. Elles ont ainsi intégré les empereurs à leurs panthéons locaux et leur ont fait une place dans la religion poliade, sans que cela limite pour autant la vitalité des activités religieuses plus traditionnelles. Pour assurer le culte impérial ainsi créé, la plupart des cités d’Asie ont désigné des grands-prêtres. Cet ouvrage étudie la fonction de grand-prêtre dans le contexte politique, institutionnel et religieux des cités grecques durant le Haut-Empire romain. Les sources montrent que la grande-prêtrise est une fonction très prestigieuse et qu’elle s’intègre dans les structures civiques, mais sans remettre en cause la primauté des magistratures et prêtrises traditionnelles. La plupart des grands-prêtres sont des notables locaux pour qui le culte impérial est un moment de la carrière politique civique ; rares sont ceux qui ont les moyens de faire une carrière en dehors de leur cité, dans la province ou l’administration romaine. Cet ouvrage met en lumière le caractère local du culte impérial, signe de loyauté et de romanisation des élites grecques, mais aussi élément de la vitalité de la cité grecque d’époque romaine.