Aux XVIIe et XVIIIe siècles, l’essor des grands commerces transocéaniques provoque une évolution de la hiérarchie des ports français et un phénomène de concentration au profit de quelques organismes majeurs. L’affirmation de ces places s’accompagne d’une tutelle croissante exercée sur les havres situés dans leur environnement immédiat, entraînant la constitution d’aires portuaires maritimes. Dans le cas de Nantes, des avant-ports sont implantés au sein de l’estuaire de la Loire ; le principal est Paimbœuf. Le long de la proche façade atlantique, une zone où les échanges par voie de cabotage sont denses peut être mise en évidence. L’étude des bâtiments fréquentant le port de Nantes révèle également le rôle essentiel des flottilles des ports proches. Parmi les ports environnants, certains participent à la pêche morutière et/ou au commerce avec les îles de l’Amérique, tels Vannes, Le Croisic, Pornic ou Les Sables-d’Olonne. Au-delà de la fonction de port de décharge assurée par la cité ligérienne, les Nantais disposent de différents moyens pour participer à ces expéditions. Enfin, l’aire portuaire se décline à l’échelle humaine, d’une part à travers les relations entretenues par les élites des ports proches avec la place commerciale nantaise et, d’autre part, par le bassin de main-d’œuvre pour les navires nantais que constituent les sites de l’aire portuaire.