Que signifie être indien et migrant en Amérique, au début du XXIe siècle ? L’ampleur des migrations indiennes mexicaines au cours des dernières décennies et la mise en place au Mexique de politiques de reconnaissance donnent à la question une actualité particulière. Cet ouvrage suit des femmes et des hommes identités comme Indiens qui se sont d’abord installés à Mexico avant d’émigrer aux États-Unis, sans titre de séjour, dans le Wisconsin. Il s’interroge sur le poids de l’expérience de l’altérité sur les projets migratoires. Pourquoi, alors que les communautés d’origine constituent une ressource pour émigrer, de nombreux migrants cherchent à s’en éloigner une fois aux États-Unis ? Dans cette gestion de la différence ethno-raciale, quel est le rôle des contextes locaux et d’une expérience migratoire intergénérationnelle, articulant migration interne et internationale ? Quel soutien les migrants trouvent-ils malgré tout dans leur communauté d’origine et comment les frontières de celle-ci se redessinent-elles au fil des mobilités ? Quelles stratégies développent-ils face au racisme et quels apprentissages transposent-ils d’une société à l’autre ? Attentive à l’intersection des rapports sociaux de classe, d’ethnicité, de genre et de statut migratoire, l’enquête s’approche au plus près du vécu quotidien des migrants. Elle montre que les populations indiennes sont emblématiques des formes contemporaines de la migration : naviguant dans des contextes sociétaux distincts, elles s’adaptent en permanence à la diversité des régimes d’altérité.