À l’heure des multiples débats sur le statut des réfugiés politiques en Allemagne et en France, cette étude éclaire d’un jour nouveau le phénomène de l’exil en retraçant les trajectoires des communistes espagnols expulsés de France en 1950 dans le cadre de l’opération Boléro-Paprika, qui trouvèrent asile en République Démocratique Allemande. Cette monographie a pour but de proposer une histoire sociale de l’exil de gens ordinaires, qui contribue non seulement à enrichir l’histoire de l’exil espagnol mais aussi à renouveler la recherche sur le communisme et plus précisément sur l’État est-allemand. Souhaitant étudier l’exil politique d’un groupe particulier, l’auteur a pris le parti de se concentrer sur des histoires de vie afin d’établir une analyse fine des trajectoires individuelles, redonner ainsi aux personnes leur identité et cesser de les faire disparaitre derrière des dénominations telles que « expulsés », « réfugiés » ou « apatrides ». Cet ouvrage est une contribution originale à la compréhension transnationale de l’Europe d’après-guerre, reliant l’histoire espagnole, française et allemande pour interroger la place de l’étranger dans la société est-allemande.