Un demi-siècle après la vague des indépendances de 1960, l’année 2010 a marqué, pour de nombreux pays d’Afrique, le cinquantenaire de leur accession à la souveraineté et a été jalonné de multiples célébrations. Cet ouvrage se propose de faire revivre ce moment clé des indépendances, à travers une série d’analyses témoignant du moment de l’indépendance, de la diversité des réactions qu’il a générées et du souvenir que les Africains ont construit ou conservé de ces journées de fête – ou de doute – jusqu’au jubilé de 2010. À partir d’un questionnement renouvelé, les contributions mettent à jour l’extrême diversité des perceptions et des vécus qui coexistent et la complexité jamais démentie du rapport entretenu à cet événement fondateur. Colère et joie se sont mêlées à Tananarive et au Cameroun, fierté et déception ont été perceptibles à Lomé et Dakar. Des fêtes officielles parfois convenues aux bals où l’on a dansé « jusqu’à fatigué », les sociétés africaines ont tenté de s’approprier le moment « indépendance » en faisant parfois entendre des voix discordantes, notamment celles des « vaincus » des luttes politiques de la décolonisation (radicaux ou modérés) ou celles plus discrètes des mondes populaires ruraux et urbains, à la recherche d’une émancipation réelle et non formelle.