Dès les années 2000, la fiction a cessé d’occuper le devant de la scène théorique en littérature, et pourtant, plus que jamais, sa capacité à configurer notre expérience est en débat. Expériences de pensée, phénomènes de réception de masse ou récits exemplaires, de nombreux textes littéraires modèlent non seulement notre expérience mais aussi notre capacité même à comprendre le monde dans lequel nous vivons. Cette fonction heuristique fait de la fiction un instrument de connaissance et un objet de savoir, notamment pour le droit. À travers des contributions de spécialistes issus de disciplines variées (philosophie, histoire, droit, sociologie), cet ouvrage comporte trois axes de réflexion. Tout d’abord, quels types de savoirs supposent (et développent) notre usage des fictions littéraires ou mentales ? Ensuite, les lectures juridico-historiques de la fiction seront évoquées : quel droit de la fiction ? Quelles réécritures cinématographiques ou littéraires de procès ? Quelles analogies structurelles entre texte littéraire et texte juridique ? Enfin, le rôle de la fiction dans la constitution d’imaginaires sociaux sera questionné à l’aune de ses effets sur la perception des conditions représentées et de l’efficacité critique qui en découle.