« Rome n’est plus dans Rome, elle est toute où je suis », peut-on lire dans une tragédie de Corneille. Inversant le proverbe qui dit que tous les chemins mènent à Rome, cet ouvrage va révéler combien les voies partant de Rome conduisent vers d’insoupçonnables ailleurs. Du xvie au xviiie siècle, de nombreuses villes se sont réapproprié le mythe de Rome, dépositaire d’un idéal politique impérial et républicain, et capitale d’une religion à vocation universelle. Ces réappropriations, qui ne fonctionnent jamais par simple mimétisme vis-à-vis des réalités romaines, sont un véritable objet d’histoire politique et culturelle. Du Moscou des Romanov, à la Virginie de Jefferson, en passant par le Saint-Empire, l’Espagne ou la France, ce livre est un appel au voyage conduisant de Rome au reste de l’Europe et du monde. Ouvrant la voie à une histoire mondiale de Rome, qui reste à écrire, il offre divers modèles d’interprétation des liens qui se tissent entre les villes, dans la rugosité de leurs édifices comme la plasticité de leurs imaginaires.