La généralisation du cinéma parlant à l’orée des années 1930 pose aussitôt une question cruciale : comment poursuivre la diffusion internationale des films tout en surmontant l’obstacle des langues ? Contrairement à ce que l’on croit souvent, il a fallu plusieurs années pour que le doublage et le sous-titrage s’imposent et permettent aux sociétés de production étrangères de conserver le marché particulièrement rentable que représentait la France. Différents procédés, techniques et pratiques ont vu le jour, ainsi que de nouveaux métiers. Cet ouvrage éclaire un aspect trop longtemps ignoré de l’histoire du cinéma en retraçant les origines et les évolutions du doublage et du sous-titrage en France, de 1930 à nos jours. Il permet ainsi de mieux comprendre les conditions de réalisation des versions doublées et sous-titrées, variables selon les époques, les conséquences esthétiques qu’elles ont sur les films et leurs implications sur la perception par les spectateurs. Loin des positions de principe opposant de façon stérile une méthode à l’autre, ce double point de vue historique et esthétique sur la question apporte un éclairage inédit sur des pratiques qui sont bien plus que de simples opérations techniques.