Cinéma et peinture, cinéma et musique, cinéma et architecture... La peinture s’est longtemps définie par sa capacité sans égale à ressembler et, quand la photo a semblé lui ravir ce privilège, à regarder ou, plutôt, à montrer le travail du regard. C’est ainsi la rencontre entre peinture et photo qui a permis d’enrichir leurs territoires respectifs. De même, les théoriciens et les prescripteurs du cinéma ont tour à tour revendiqué des fonctions inspirées par (ou contre) d’autres arts. La musique, par exemple, peine un peu à « ressembler » mais elle a une étonnante aptitude à s’infiltrer dans toutes les fonctions prêtées aux arts. L’architecture, après son évidente fonction utilitaire, semble avoir de faibles taux de ressemblance et de référence, mais elle témoigne souvent d’une forte intention, d’un geste créateur qui s’affirme. Et ainsi de suite... Toutes ces rencontres méritaient bien un colloque dans un des lieux les plus propices qui soient : Urbino. On y visite la maison natale de Raphaël. On y a trituré de nombreux films pour essayer d’éclairer un peu plus les relations entre le cinéma et les autres arts. Car il faut se féliciter, après Bazin, de ce que le cinéma est non seulement « impur » mais surtout merveilleusement accueillant.