Figure emblématique, mythique, universelle des arts du spectacle dans ce second millénaire finissant, le clown n’en finit pas de porter beau. Il infléchit le discours de la dérision dans les domaines les plus variés de la tradition comme de la modernité. Investissant l’univers du social et du politique, il se décline de plus en plus souvent au féminin. Si le clown habite la conscience du citoyen, s’il contribue à la mise à distance de la vie quotidienne, il permet aussi la relecture du patrimoine culturel international. Le clown déstabilise pour mieux cimenter les humains par le rire. S’il désacralise, c’est pour mieux permettre de structurer, d’affirmer priorités, valeurs individuelles et communautaires.