Aller au bal, c’est faire société et se plonger dans un bain d’existence où la combinaison des sens génère des rencontres imprévisibles. L’érotisation des gestes, des parures et des regards prend son aise. Les émotions s’enchevêtrent. Le désir circule. Du bal « populaire » à la nostalgie du « petit bal perdu », notre imaginaire fait la part belle aux mythologies et tend à nous faire oublier ses mutations contemporaines. Autour des mouvements revivalistes et de l’émergence des danses du monde, plusieurs cercles d’amateurs se sont structurés. Ils s’y retrouvent autour de danses sans qualité, distinctes des mondes de l’art, mais nécessitant une implication sensible. À travers les affects qui quadrillent les passions, les mondes du bal apparaissent comme une forme de culture puissamment ancrée dans le quotidien. Que produisent ces engagements corporels où le toucher a droit de cité ? Les musiques, les codes, les savoir-faire, la piste et ses entours..., comment s’articulent ces expériences émotionnelles spécifiques qui animent les danseurs jusqu’au bout de la nuit, et de la vie ? En questionnant le sens de ces engagements sensibles et en relativisant sa réputation de lieux de rencontre, cet ouvrage décrypte le rôle et la place des bals dans l’existence des amateurs qui les font vivre.