Cet ouvrage se situe au cœur des débats sur les démarches participatives, tant dans le monde de la recherche que dans le monde du développement, et en souligne les paradoxes. Il décrit de façon détaillée un projet de développement agronomique participatif qui s’est déroulé avec des producteurs du Cameroun et du Burkina Faso. Pour les acteurs du développement, les démarches participatives constituent un progrès dans la recherche agronomique pour favoriser l’autonomie des producteurs destinataires de ses résultats. En agronomie, les diverses formes de recherche-action — ici, de recherche-action en partenariat (RAP) — permettent notamment de sortir des stations expérimentales et des laboratoires pour travailler en « milieu réel » et collaborer avec les producteurs. Mais en même temps, ces derniers peuvent percevoir les dispositifs participatifs des chercheurs comme des conditions arbitraires. Les interactions entre chercheurs eux-mêmes, entre chercheurs et étudiants, et entre chercheurs et producteurs sont finement décrites. L’auteure fait également un usage pragmatique de ce qu’elle appelle les « dispositifs » et « événements », cadre analytique qui lui permet de mettre en évidence les points de confrontation, les noeuds de malentendus, et les sites de conflits, qui caractérisent les relations entre les acteurs. L’auteure évoque également les nombreuses difficultés qui handicapent le processus de recherche de l’ethnologue. En effet, il n’est pas évident de relever d’une institution tout en observant celle-ci de façon distanciée.