Existe-t-il des collectifs dotés d’un esprit propre, c’est-à-dire ne se réduisant pas à la volonté commune des individus qui les composent ? Deux individus réunis pour une marche, est-ce déjà un collectif, voire une institution ? Qu’est-ce que les croyances collectives doivent à l’exercice personnel et individuel de la raison ? Que peut d’ailleurs le débat argumenté face aux phénomènes collectifs d’apparence les plus irrationnels ? Philosophie des sciences sociales et sociologie cognitive se sont entrecroisées et confrontées autour de ces questions avec pour point commun le refus d’expliquer le social par la création ex nihilo d’entités collectives aussi théoriques qu’abstraites.