L’évolution des inégalités, au détriment de la main d’œuvre non qualifiée, des jeunes de moins de 25 ans et des mères célibataires, est certainement l’une des tendances les plus préoccupantes des grandes économies occidentales qui doivent composer avec les conséquences budgétaires et financières d’une crise économique (ou récession pour certains pays). Pour absorber la dette publique, plusieurs pays se sont engagés dans un processus de réformes visant à réduire les dépenses publiques. Dans ce contexte de rigueur ou d’austérité budgétaire, il est important d’analyser et de comprendre l’impact d’une telle situation sur le marché du travail. En d’autres termes, en pleine crise économique, nous nous intéresserons à la thématique suivante: les différents pays, dont l’histoire et les usages ont façonné des marchés du travail différents et plus ou moins flexibles (dont le Canada ou les USA appartiennent à l’extrémité la plus flexible et la France à celle la plus rigide) sont-ils contraints par la crise de faire des aménagements idéologiques et de modifier en substance leurs conceptions des politiques de l’emploi ? Qu’il s’agisse de salaire minimum ou d’autres outils de régulation du marché du travail, tous les pays occidentaux font face à un dilemme ou à un arbitrage imposé par la crise.