Au départ indissolublement liée à la pratique artistique, l’anatomie s’affirme résolument aux xviie et xviiie siècles, au-delà de l’exploration topographique du corps, comme un nouveau savoir biologique. Seule en charge de la fabrique des faits, elle devient le discours principal sur le vivant et son exploration : la physiologie comme «?anatomie animée?», l’histoire naturelle fondée sur l’anatomie comparée, la médecine reposant sur l’anatomopathologie ou «?anatomie morbide?». Quel est le rôle dans ce contexte des nouveaux dessins du corps ? Comment leur signification épistémologique se modifie-t-elle de la Renaissance au xviiie siècle ? La dimension artistique ne se pose-t-elle pas en obstacle à la connaissance objective de l'intériorité corporelle ? Ce livre, qui réunit des médecins, philosophes, artistes et historiens, contribue à clarifier le statut des images anatomiques à l’époque moderne.