Préface de Bruno Racine, Président de la BnF Alors que nous avons pris l'habitude d'accéder en un clic à presque n'importe quelle oeuvre du patrimoine « matériel ou immatériel », la numérisation pose au moins trois questions : celle des accès, celle des médiations et celle de la culture informationnelle. Accès : la généralisation de l'offre rendue possible par la numérisation et la mise en réseau sur le web se heurte aux questions de propriété. À qui doit appartenir le patrimoine numérisé : aux États ou aux entreprises qui investissent parfois à échelle industrielle ? Comment concilier le droit d'auteur avec la logique de diffusion dans l'intérêt général ? Quelles sont les caractéristiques de cette nouvelle forme d'économie culturelle ? Médiations : comment, à la faveur de la numérisation du patrimoine, le regard que nous portons sur les oeuvres est-il construit ? Que devient la notion de collection ? Quels sont les dispositifs d'accompagnement ou de participation ? Quelles sont les nouvelles pratiques professionnelles induites par la numérisation du patrimoine ? Cultures numériques : comment caractériser les cultures informationnelles (information litteracy), les compétences qu'elles nécessitent en matière de lecture et de recherche d'information, les normes et les filtres qui sont mis en place ? Tels sont les sujets issus des réflexions partagées lors du cycle de quatre journées d'études à la BnF « Institutions culturelles et nouvelles formes de médiation (2009-2010) ». Le lecteur, spécialiste ou simple usager, y trouvera, nous l'espérons, quelques balises utiles pour naviguer à l'ère du patrimoine numérisé.