Certains écrivains et penseurs ont ressenti le besoin, à un moment de leur vie et de leur création, d’affirmer une «?renaissance?» personnelle, encore appelée Vita nova. La Vita nova permet de saisir une forme essentielle du lien qui unit la vie et l’écriture, car ces nouvelles vies sont toujours des naissances de nouvelles écritures, qui refondent en profondeur le genre dans lequel elles s’inscrivent. Réciproquement, la Vita nova nous révèle qu’on ne peut parler d’une vie qui ne serait pas une écriture. Paradoxalement, l’acte de profération de la vie nouvelle est un acte répétitif, lui-même recommencement éternel de l’acte de «?revivre?» – d’où son lien, notamment chez Barthes, à la mort qui le conditionne. Il fonde le lieu et le temps de la création comme toujours reportés, comme «?ailleurs?».