La littérature scientifique consacrée aux processus stratégiques et à la planification stratégique dans les organisations publiques fait souvent référence à la nature des spécificités de la sphère et des missions publiques. D’un point de vue empirique il a été démontré que « Strategy does not seem to be applicable in the public sector in the same way as in the private sector, simply because of the dimension of “publicness” ». Plus particulièrement, les rôles confiés aux gestionnaires, par les décideurs politiques, ainsi que les fonctions traditionnellement assumées par les hauts dirigeants dans l’exercice stratégique ne relevaient pas (ou très peu) de l’analyse des enjeux et jeux concurrentiels, des options stratégiques découlant de la dynamique conjuguée des marchés, des institutions et des industries ou des capacités organisationnelles et entrepreneuriales, comme c’est le cas des entreprises du secteur privé. La stratégie, vue sous l’angle de l’instrumentation managériale, est surtout considérée comme outil de gestion à moyen et long termes, devant permettre aux gestionnaires publics d’assurer la pérennité des organisations qui opèrent dans un contexte institutionnel intégrant des valeurs, des structures d’organisation et des cadres de gestion spécifiques à la dynamique institutionnelle des systèmes de gouvernance orientés par la finalité publique.