Les biens culturels sont aujourd’hui l’objet d’une vénération universelle. Une rivalité mondiale anime toutes les nations : c’est à qui attirera vers ses monuments et ses musées le plus de visiteurs à la découverte des témoignages de son passé. Or ces témoignages sont des objets matériels, édifices, sculptures, peintures, pièces d’orfèvrerie ou de céramique. Le vieillissement peut les décolorer et les ronger, ou au contraire leur donner une enveloppe agréable, mais il ne les épargne jamais. Tout le travail de la restauration est là : éliminer ou atténuer les dégradations que le temps apporte et conserver ou mettre en valeur le prestige de l’ancienneté. Cette tâche est difficile. Elle demande à la fois beaucoup de science et beaucoup de goût, une grande rigueur et une extrême finesse. L’ensemble des compétences nécessaires ne peut être réuni en une seule personne, car il faut que le savoir-faire du praticien s’exerce en tenant compte des investigations du laboratoire et des exigences du connaisseur. Si la restauration n’est pas conduite dans un esprit interdisciplinaire, elle se condamne à végéter dans une routine. Le premier instrument dont elle a besoin est donc une langue qui soit commune aux partenaires qu’elle implique. L’objet du vocabulaire ici présenté est de contribuer à la constitution de cette langue et d’ouvrir les voies de l’indispensable communication.