Héritière de la peur et protectrice de l'homme depuis ses origines, la phobie a quelque peu changé d'aspect et de décor en l'espace d'un demi-siècle. Dans la foulée, le langage médiatique s'est emparé de son nom pour désigner des choses qui n'ont plus rien à voir avec elle. Loin de ces dévoiements, le monde extérieur constitue toujours l'écran sur lequel le sujet phobique déplace, projette et condense ses angoisses. Sa dissolution au profit du virtuel, enfant messianique de la postmodernité, a déjà atténué la pré-valence de cette bonne vieille névrose au profit de pathologies plus inquiétantes. Ce fascicule est né d'une étude effectuée à partir de 140 observations de sujets présentant une pathologie phobique : phobies singulières, agoraphobie, phobies sociales, personnalité évitante, sans oublier un grand nombre de dysfonctions sexuelles dont le déterminisme profond, assez méconnu, est en fait de nature phobique.