La notion de ?adab est très importante dès lors qu’on aborde le monde arabe dans sa période dite classique. Le terme est généralement traduit par « littérature », mais à l’origine il recouvre un sens plus large, davantage lié à un savoir-être courtois et urbain, comprenant notamment la maîtrise de la prose par des auteurs qui furent en premier lieu de hauts fonctionnaires œuvrant aussi bien à l’administration qu’aux domaines juridiques et religieux. C’est principalement leurs écrits narratifs ou ceux renvoyant à la morale et à l’éthique que la tradition académique a retenus comme étant le noyau dur à partir duquel se sont développés les canons du ?adab. Mais qu’en est-il de la riche production qui existe en dehors de ces domaines ? Le présent ouvrage s’inscrit dans une nouvelle orientation des études arabes visant à redessiner les frontières du littéraire dans le domaine des sources arabes. Le parti pris est ainsi de s’intéresser aux écrits classiques dont on considère, à tort ou à raison, qu’ils ne relèvent pas de ce registre. Neuf contributions issues des études littéraires, islamologiques et historiques sont rassemblées ici afin de permettre à des textes, pourtant différents par leur nature, leur genre ou leurs origines intellectuelles, d’entrer en interaction, révélant ainsi des territoires dont l’approche par des outils littéraires est encore rare, voire inédite.