Alors que les architectes, designers, ergonomes, ingénieurs, paysagistes ou urbanistes, présentent souvent leurs travaux sous les angles du savoir technique, du génie inventif ou du talent artistique, cet ouvrage s’efforce de restaurer une approche universelle des activités de conception (l’art et l’invention en présentant des cas extrêmes) comme processus volontaire et sélectif de création qui, en son sein même, inclut le surgissement du nouveau. À la raison critique, il adjoint la raison conceptrice, qui invite à penser l’inconnu, à susciter la surprise et l’inattendu, en s’efforçant de leur donner un sens et une forme adaptés aux valeurs contemporaines. Il aborde ainsi les activités de conception — comme efforts collectifs destinés à créer des objets, des techniques ou des systèmes sociaux inédits — au cœur de l’action politique et sociale, dans la perspective de penser et de faire advenir des mondes souhaitables.
Pour nourrir le débat public, il éclaire les grandes mutations historiques de la conception, examine les débats philosophiques et scientifiques que soulèvent les activités qui en relèvent et explore les enjeux sociaux, entrepreneuriaux et démocratiques associés à ses nouveaux régimes. Bref, il engage une réflexion interdisciplinaire, interprofessionnelle et prospective qui connaît aujourd’hui un grand retentissement.