Devenu aujourd’hui célèbre pour ses mobiles cinétiques programmés, le vénézuélien Elias Crespin, dans le cadre de l’exposition Slow Motion à la Maison de l’Amérique latine (21 février-6 mai 2017), a réuni un ensemble exceptionnel d’œuvres conçues entre 2010 et 2016.
L’artiste, qui compte aujourd’hui parmi l’un des plus fins héritiers du constructivisme et de l’art cinétique, s’est imposé sur la scène artistique internationale par la beauté ingénieuse de ses créations. Ses mobiles, suspendus dans les airs par des fils invisibles, présentent des configurations spatiales qui ne cessent de surprendre le spectateur. Cet art programmé, qui n’affiche aucune linéarité mécanique, privilégie la lenteur à la vitesse. L’artiste ne cesse de créer la surprise, selon que les formes se difractent, se dilatent, se dispersent, passant ainsi de l’ordre au chaos, du simple au complexe.
D’une réalisation à l’autre, Elias Crespin exploite avec subtilité les propriétés esthétiques des matériaux. Il sait également susciter la fascination lorsqu’il déploie à grande échelle, comme il en aura l’opportunité à la Maison de l’Amérique latine, des installations constituées de plusieurs mobiles : leurs mouvements, savamment orchestrés, donnent lieu à une chorégraphie aérienne dont on ne saurait anticiper le jeu infini des combinaisons.