On peut relever la place de plus en plus importante occupée par le corps et la sensorialité dans les écritures de soi, comme dans la clinique psychanalytique. Cela renvoie à l’évolution tant des modalités de l’intime que de la psychopathologie contemporaine. Et cette évolution offre à penser autrement les liaisons et les déliaisons du corps somatique et du corps érotique, du corps à aimer et du corps à détruire, c’est-à-dire du corps et de ce qui l’anime. Différentes questions sont ici débattues, notamment : le corps dans la cure et les conditions de possibilité de son écriture ; la dimension sensorielle de l’intime dans les écritures de soi ; le corps comme lieu et lien d’écritures… Le débat prend la forme d’un dialogue entre écrivains, spécialistes du texte littéraire et psychanalystes, autour des différentes formes d’écriture de soi et de leurs ancrages sensoriels : les écritures de soi, c’est-à-dire, au-delà même des « genres » consacrés (autobiographies, journaux intimes, autofictions, essais, etc.), toute écriture considérée dans sa dimension d’autoprésentation, lorsque l’écrit inclut un certificat d’authenticité produit par l’auteur en personne.