L'hallucination est un phénomène marqueur de la psychose. Elle en est le signe et l’alerte. On oublie bien souvent sa place dans l’œuvre de Freud et le caractère constitutif qu’il lui donne. C’est à travers des extraits de thérapies d’enfants qu’Angélique Christaki suit l’hallucination à la trace, ainsi que le dépliement du mode hallucinatoire dans la cure analytique et dans le rêve. Souvent délaissée, la question de l’hallucination chez l’enfant est ici enfin traitée avec le sérieux psychopathologique qu’on lui doit. Rêve, traces dans le transfert, remémoration, autant de lieux où l’hallucinatoire peut se jouer, places à revisiter dans le sillage freudien. Écouter l'hallucination dans son élaboration, c'est aussi entendre la barbarie intime de la langue, dont les nuances phoniques et la musique singulière constituent un craquement qui s'exerce comme une vibration dans le transfert. La parole hallucinée se comprend alors comme l'écho muet du sexuel, et dégage la saveur a-mère des mots de la langue intime, de cette langue maternelle "dé-maternalisée".