« Je m'appelle Hermann, et je suis allemand. Pourquoi donc, né à Cologne, est-ce que je parle espagnol ? Pourquoi, de surcroît, est-ce que j'aime tant à le parler ? Cette question, légitime et naturelle, et inévitable, Inma me l'a posée dès ce jour magique où nous nous sommes rencontrés, ce jour singulier où, à l'entendre s'exprimer en espagnol soliloquant dans la détresse de l'exil , je me suis adressé à elle directement dans cette langue. Je n'ai jamais véritablement répondu à cette question pourtant prégnante, me contentant comme si de rien n'était de poursuivre mes conversations avec Inma dans son idiome maternel. C'est que l'histoire est longue et mouvementée et dramatique parfois, des émerveillements enthousiastes et enflammés et des émotions bouleversantes et tragiques que j'ai vécus à travers l'espagnol le castillan, comme je le nomme volontiers sur le mode hypocoristique. » (extrait)