Second volet d’une ambitieuse enquête, cet ouvrage prolonge Au regard des visages, paru en 2011, par un ensemble d’études portant sur huit écrivains majeurs du XXe siècle répondant à la question du visage sur un triple plan : ontologique (comme rapport à l’Être, fût-il considéré dans son immanence), esthétique (comme source de créativité) et éthique (comme rapport à autrui aussi bien qu’à soi). Se succèdent ainsi Marcel Proust et ce « roman du visage » qu’est À la recherche du temps perdu ; Claude Simon, à son tour hanté par le Temps et le devoir de mémoire qu’il doit lui opposer ; l’écriture cryptée de Georges Perec, sur les traces du visage perdu ; Michel Leiris, en proie au narcissisme inversé de sa quête de soi ; la confusion des visages – des personnages, du narrateur et de l’auteur – propre à Marguerite Duras ; Samuel Beckett poussant aux limites, non sans humour, la déperdition de tout visage ; Henri Michaux, au contraire, comme une éruption de visages en création et destruction permanentes ; enfin, Yves Bonnefoy, donnant visage à une « présence » qui soit puissance d’arrachement de l’être au néant.