Dans la plupart des récits qui composent l’œuvre de Patrick Chamoiseau, la scène est la même : un narrateur étonnamment discret se met à l’écoute d’un autre, nettement plus âgé que lui, à qui il cède la parole. Jean-Louis Cornille y reconnaît la posture du fils. Fils spirituel, Patrick Chamoiseau l’aura été de Glissant et des autres auteurs qui composent sa « sentimenthèque », sans oublier les vieux conteurs de l’île dont la voix se meurt. Fils de ses propres œuvres, il est aussi lié à beaucoup d’autres paroles. De cet enchevêtrement d’innombrables citations se dégage pourtant une voix propre et souveraine.