Lorsqu’il publie en 1926 Capitale de la douleur, Paul Eluard entend produire la somme d’une aventure poétique de très longue durée, puisque le recueil comporte certains vers issus de ses tout premiers poèmes, écrits en 1914. Mais c’est surtout la période dada et celle du surréalisme naissant que couvre l’ouvrage. Recueil difficile, par son hermétisme qui est parfois paradoxalement un hermétisme de la simplicité, autant que date essentielle dans l’histoire littéraire, Capitale de la douleur est issu relu par de grands spécialistes de la poésie moderne, après des années où la critique éluardienne a été laissée assez largement en friche, et éclairé à la lumière d’approches critiques et de connaissances nouvelles.