On se sépare un peu de soi en s’approchant des lointains. Langues, visages, paysages... l’expérience du voyage enrichit nos frontières intérieures. L’intériorité peut se voir comme un feuilleté corporel, affectif et psychique dont les contours sont élastiques, façonnés d’environnements primitifs et actuels, non humains et humains. Ceci fonde son étrangeté, ce trouble à la fois régressif et évolutif. L’humain est-il apparenté avec le géologique tel qu’il existe, indépendamment de ses actions ? Et quel rôle jouent les pulsions dans l’intériorisation des principes élémentaires de la vie terrestre ? Les catastrophes géologiques et climatiques lèguent une variable qui enfreint le paysage du présent. Oser les considérer comme évolutives et traumatiques pourrait éviter de réagir par désintégration traumatique, individuelle comme collective. Cet essai psychanalytique déploie le paradigme géologique de notre rapport anthropologique aux mutations géo-climatiques, et dans la psychothérapie de situations traumatiques et somatiques, vécues avec des adultes et des enfants sans configuration psychique stable.