L’intérêt politique pour l’inclusion scolaire a été suivi de près par une multiplication de travaux autour de sa définition et des effets de sa mise en actes à l’aune de ce qu’elle devrait être. Le problème qui est posé ici l’est de manière ouverte, à distance de toutes positions essentialiste et normative. Il s’agit de décrire et d’analyser le plus finement possible la politique publique d’inclusion scolaire en « train de se faire » à travers le point de vue des individus qu’elle prend pour cibles et celles et ceux qui ont la responsabilité de la rendre effective. Cette perspective invite à rester attentif aux effets de l’ambition inclusive et, plus particulièrement, à ceux qui résultent d’une combinaison de conséquences directes (matériels et symboliques), mais aussi aux appropriations multiples (adaptation, usage détourné, etc.) que font les acteurs de manière la plus concrète. Peu de travaux se sont intéressés aux points de vue de ceux qui vivent l’inclusion à la première personne – les « inclus » – et de surcroît, lorsqu’il s’agit d’adolescents et de jeunes adultes désignés handicapés mentaux. Cet ouvrage est issu de la thèse de Godefroy Lansade intitulée La vision des inclus, qui a reçu le prix de thèse de l’INSHEA en 2019.