La constitution est une horloge. Elle dit l’heure. À l’attention des citoyens et des autorités publiques. Le plus souvent, elle s’exprime de manière discrète. Elle met en place un ensemble d’institutions. Elle laisse aux tenants du pouvoir le choix du meilleur moment pour agir. Il lui arrive aussi de se montrer plus directive. Elle arrête des jours et des heures. Elle organise des calendriers. Elle bâtit des scénarios. Aux gouvernants et aux gouvernés de s’inscrire dans les schémas qu’elle a ainsi établis. La constitution suit les mouvements de l’horloge, depuis l’antique clepsydre jusqu’à la montre dite intelligente. Elle est promesse de vie, sans cesse renouvelée. Elle fait battre le cœur de l’État.
Francis Delpérée est professeur ordinaire émérite et ancien doyen de la Faculté de droit de l'Université catholique de Louvain. Il y a enseigné, depuis 1969, le droit public, dans ses dimensions constitutionnelles et administratives. Assesseur honoraire au Conseil d'État, il est membre effectif de l'Académie royale de Belgique et correspondant de l'Institut de France. Élu en 1994 au Sénat puis à la Chambre des représentants, il est, depuis 2019, membre honoraire de ces assemblées.