Au XVIIIe siècle, les peintres représentent volontiers Genève et ses environs comme une scène de théâtre. Au bout du lac, la ville entourée de ses remparts se détache d'une campagne ordonnée et prospère, organisée entre domaines bourgeois et villages paysans. à l'heure de la découverte de la nature, et bientôt des montagnes enneigées, tout semble ici n'être que calme et volupté. Pourtant, au-delà de cette image, la cité est déchirée par des conflits qui opposent une bourgeoisie luttant pour ses droits et une oligarchie qui s'est peu à peu arrogé tous les pouvoirs.
La révolution calviniste du XVIe siècle a fait de la cité un centre de la Réforme européenne en même temps qu'une république indépendante qui a pu préserver sa liberté jusqu'à sa réunion à la France en 1798. En évoquant les événements, les réussites et les crises économiques, l'évolution des usages et des goûts, ce livre propose de parcourir trois siècles au cours desquels Genève se forge une identité entre particularisme et ouverture, entre repli sur soi et esprit cosmopolite.