Le 25 octobre 1848, à 2 h du matin, l'évêque Étienne Marilley est arrêté à Fribourg sur ordre du gouvernement radical. Il est emprisonné à Chillon jusqu'au 13 décembre puis exilé en France d'où il dirigera son diocèse jusqu'à son retour après la victoire des conservateurs en décembre 1856.
Pour la population catholique de Fribourg, bastion traditionnel de l'église, c'est un choc qui va laisser des traces immédiates et durables. C'est un tournant dans les conflits qui opposent clergé et conservateurs aux libéraux lors de cette lente sortie de l'Ancien Régime qui dure de 1798 à 1848.
S'ensuivra une longue période de domination conservatrice marquée par un souci de défense de l'identité confessionnelle du canton. Elle culmine dans cette "République chrétienne" qui atteint son apogée entre 1871 et 1921, non sans progrès économiques et culturels.
Mais la base rurale souffre après la Première Guerre mondiale et le canton voit partir sa jeunesse peu formée. Un revirement stratégique pousse à l'industrialisation après 1950 mais ses effets se font attendre. Le dernier quart du XXe siècle recueille enfin les fruits d'une ouverture qui transforme profondément la société fribourgeoise.