Le récit du mouvement pour les droits civiques aux États-Unis a longtemps été écrit au travers des figures de ses leaders. Ce livre propose au contraire d’aborder cette histoire par en bas, en donnant la parole à ses activistes afin de mettre au jour les tensions qui traversaient le mouvement noir dans les décennies d’après-guerre. Les besoins de la lutte tendaient à minorer les clivages de classe et de genre ainsi que les tensions générationnelles. Le maccarthysme a marginalisé la gauche noire et a relégué les femmes à l’arrière-plan, les effaçant du récit historique. Ainsi par exemple, Rosa Parks a souvent été réduite à son seul refus de céder sa place dans un bus ségrégué en 1955, alors qu’elle fut une militante active sa vie durant. À partir d’une étude de récits de militants et militantes et d’archives photographiques, ce livre propose une histoire des actrices et des acteurs oubliés des mouvements de libération noire, les femmes et les militants de gauche. Il replace les luttes des années 1950-1960 dans la longue durée des années 1930 à la période du Black Power des années 1970 et apporte un éclairage nouveau sur une période encore peu abordée en France.