« Eux ce sont les gras. Le terme désigne tant les chiens que les gardes. Nous avons pour eux le même jargon, la même haine. Certains courent à quatre pattes, d’autres sur deux jambes, c’est toujours après nous. » Dans l’usine où Xiao Mi travaille, les maigres sont nombreux ; des enfants volés qui produisent douze heures par jour des coques de téléphones à moindre coût. À vingt-sept ans, il sera libre. Il en a quatorze. L’autre voix, c’est celle d’un père au cœur arraché qui sillonne la Chine depuis huit ans, ville après ville, usine après usine, à la recherche de son fils kidnappé.