Le Coran de sang
Amélie Chelly
Editeur: Editions du Cerf
Irak, 1996. Un attentat plonge Oudaï, l’enfant terrible et fils aîné de Saddam Hussein, entre la vie et la mort. Ce dernier jure alors de faire de son propre sang l’encre d’un Coran si son héritier survit.
Sa prière exaucée, Saddam doit tenir sa promesse. Mais en cela, il crée une situation blasphématoire inextricable : ce Coran est à la fois religieusement illicite – parce qu’écrit avec du sang – et impossible à détruire – puisque recueillant la parole divine.
Le sacrilège connaît d’invraisemblables étapes : dénicher un calligraphe, faire nier le caractère hérétique du projet à tout un collège de religieux et, surtout, terrer le Coran de sang, le soustraire aux débats entre ceux qui veulent faire disparaître cette profanation et ceux qui redoutent d’effacer la parole d’Allah.
C’est à retracer l’origine, les moyens mais aussi les impasses de ce projet fou, qui a contribué à la légende noire du dictateur de Bagdad, que s’attache Amélie M. Chelly, spécialiste du Moyen-Orient contemporain.
Le récit saisissant d’un épisode tabou de l’histoire irakienne.
Sociologue, iranologue, chercheuse membre du programme ERTI (Écosystèmes religieux et territoires identitaires) de l’université Sorbonne Nouvelle – Paris 3 et chargée d’enseignement à l’IPJDauphine, Amélie M. Chelly est notamment l’auteur d’Iran, autopsie du chiisme politique et du Dictionnaire des islamismes.