L’objectif de cet ouvrage est de mieux comprendre les interrelations entre savoirs et pouvoir en se livrant à une mise en comparaison des évolutions des savoirs sur le droit avec ceux sur la société et ceux sur la nature. Cette mise en comparaison donne à voir un exceptionnel parallélisme des transformations dans le temps de ces trois régimes de savoir. Initialement inspirés par une forte tendance à l’autoréférentialité, par des approches en surplomb, par des vérités imposées, ils semblent de moins en moins en mesure d’échapper aux effervescences venues de la société. Le « social » devient partie prenante de ces trois régimes de savoir. Une telle évolution suggère alors une homologie avec les transformations du régime de régulation politique des sociétés marqué par une remise en cause du monopole d’une régulation par le haut. Finalement, une implication citoyenne de plus en plus évoquée dans les débats sur les savoirs et la place de ces derniers dans la Cité fait écho ou interagit avec les réflexions sur les attentes de redéfinition de l’exercice du pouvoir dans les sociétés dites « démocratiques ».