Sur la scène internationale, il est un constat implacable : l’Occident n’est plus le référent ultime, le modèle à imiter.
Si cette désoccidentalisation apparaît, à bien des égards, déconcertante, c’est qu’à l’inverse du monde non occidental, sûr de son identité et de ses intérêts, nous autres Européens ne connaissons plus les raisons qui ont fait notre force dans l’histoire et appréhendons la diversité du monde comme le signe d’une vaste remise en cause de nos principes universels.
Or, dans un monde désoccidentalisé, multipolaire, l’urgence n’est pas à l’uniformisation mais à l’introspection. Elle est, pour les nations européennes, de penser à neuf et avec humilité les conditions de la cohabitation, de s’affirmer pour former ensemble leur propre pôle. Un apprentissage qui passera par un réarmement moral et intellectuel, une confrontation argumentée avec le modèle chinois et les « valeurs nationales » revendiquées par l’ancien tiers-monde.
Un essai détonnant, croisant les références historiques Nord-Sud, mêlant l’analyse des plus influents géostratèges américains aux grands penseurs de l’impossible occidentalisation du monde, tels Montesquieu, Aron et Lévi-Strauss.
Et si la désoccidentalisation du monde était, plus que le nom de nos illusions perdues, une chance pour l’Occident et notamment pour l’Europe ?
Né en 1988, diplômé en histoire et en relations internationales, Max- Erwann Gastineau a étudié au Canada et à Trinité-et-Tobago, avant de travailler en Chine, aux Nations unies, à l’Assemblée nationale, puis dans le monde de l’énergie. Chroniqueur pour divers médias, il a publié aux Éditions du Cerf un premier ouvrage remarqué, Le nouveau procès de l’Est.
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