Gestion des biens des instituts religieux féminins en Côte d'Ivoire
Agathe Zahe
Editeur: Editions du Cerf
Les abus dans l’Église sont dans tous les esprits. Les révélations à ce sujet se multiplient. L’ouvrage de la soeur Bonao Agathe Zahe met en lumière une forme d’abus méconnue ou occultée, au moment où les médias et de nombreux auteurs focalisent l’attention sur des questions de moeurs. Il est ici question de la mauvaise administration des biens dans les communautés religieuses.
L’ouvrage est tiré d’une thèse de doctorat que l’autrice a soutenue à l’université de Strasbourg. Il pose les éléments du débat sur la question cruciale de l’administration des biens religieux.
Dans ses analyses, l’autrice montre que certaines supérieures géné rales et locales adoptent des comportements peu recommandables et sont régulièrement impliquées dans toutes sortes d’abus. Elle invite les instituts religieux à davantage de rigueur et de transparence, et les incite à former leurs membres à une attitude responsable face à l’argent.
Bonao Agathe Zahe considère, à tort ou à raison, que l’esprit de famille et de solidarité ayant cours dans les sociétés africaines, et la non-acceptation de certaines exigences de la vie religieuse, sont des causes favorisant les déviances et le manque de transparence. Elle invite à une adaptation des mentalités africaines aux normes canoniques.
Au fi l de la réfl exion, plusieurs principes émergent comme autant de repères pour l’action, pour prévenir les comportements déviants : le principe de coresponsabilité et le principe de subsidiarité.
Soeur Agathe Bonao Zahe (1980-2023) était religieuse de l’Institut des soeurs Notre-Dame de l’Incarnation (Côte d’Ivoire). Titulaire d’une maîtrise en droit civil de l’Université catholique de l’Afr ique de l’Ouest (2007), d’une licence en théologie catholique et des deux masters (en éthique et en droit canonique), elle a soutenu sa thèse de doctorat en droit canonique en juin 2022.