Kitsch, industrielle, mièvre, sulpicienne... Autant de qualificatifs péjoratifs appliqués depuis longtemps à la statuaire religieuse d’édition du xixe siècle, qui déterminent encore notre regard sur ce patrimoine. En grande partie conservés dans les lieux de culte, les témoignages matériels de cette production se dégradent bien souvent dans l’indifférence ou subissent des interventions de restauration inadaptées. Au-delà des a priori, l’ouvrage entreprend de sortir cette statuaire de l’impasse de la critique héritée de l’entre-deux-guerres pour la réinsérer dans le contexte professionnel, technique, artistique et spirituel qui l’a vue naître, et en renouveler la compréhension. À partir de l’étude d’un fabricant parisien emblématique, la maison Raffl, il s’attache à poser les jalons d’une histoire de l’édition de sculptures religieuses entre le Concordat et le concile Vatican II. De multiples angles d’analyse sont adoptés pour mieux documenter cette activité et apporter un nouvel éclairage sur les liens qui unissent son développement aux enjeux contemporains de l’Église catholique. L’ouvrage met en lumière ces relations complexes et montre l’évolution des regards que le catholicisme a portés sur cet art religieux moderne, exporté aux quatre coins du monde.