« Il ferme les paupières et je suis certain qu’il voit la bave de mer : c’est ainsi que mon père nomme la pellicule de sel sur le rivage, tôt le matin. Un piège, avant que les pieds ne s’enfoncent, avec le manteau de l’aube à la surface de l’eau et les mouettes qui volent en sourdine. Qui sait pourquoi, à Rimini les mouettes ne crient jamais. »
Les dés sont jetés pour Sandro Pagliarani. Longtemps, ce quadragénaire milanais a pu cacher son addiction aux jeux de cartes mais sa dernière partie – catastrophique – le laisse sans travail et avec des dettes qu’il pourra difficilement rembourser.
De retour dans sa ville natale, Rimini, une station balnéaire sur le littoral adriatique, il retrouve son père. Au fil d’un dernier été ensemble, les deux hommes se confrontent aux vestiges de leur passé commun encore vivace : l’excitation des bals dansants, les virées dans la Renault 5, la première récolte du jardin mais aussi les paris et les passions qui ont marqué la famille.
Dans Tout avoir, Marco Missiroli ausculte la relation père-fils avec une acuité et une simplicité rares, évoquant à travers des moments intimes et essentiels du quotidien une vérité pure et universelle.