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grande couv
Sociologie des conseils scientifiques
Gaëlle Ronsin
Editeur: P.I.E-Peter Lang S.A., Éditions Scientifiques Internationales
38,00 €

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Face aux incertitudes grandissantes, l’action publique, et particulièrement les politiques environnementales, reposent sur la mobilisation massive de scientifiques. Ils sont enrôlés pour élaborer des expertises nationales mais également pour répondre à des problèmes à l’échelle
locale. Avec la construction des politiques environnementales depuis les années 1960, des conseils scientifiques se sont alors multipliés sur le territoire. Leur foisonnement - une spécialité française - en fait un lieu d’observation privilégié pour étudier l’évolution des rapports entre natures, sciences et sociétés. Ils étaient pourtant jusqu’à présent inconnus. Cet ouvrage propose une sociologie des conseils scientifiques, en décrivant leur fonctionnement, leur organisation et leurs missions afin de les situer dans le domaine de l’expertise et de mieux appréhender leur rôle effectif dans la gouvernance de la nature. Pour appréhender son aspect foncièrement territorial, l’enquête nous emmène dans les Alpes au sein de trois conseils de parc et de réserves naturelles (Ecrins, Vercors et Haute-Savoie) pour plonger au sein du monde bureaucratique et professionnel de la gestion de la nature. Des problèmes extrêmement concrets lié à l’aménagement ou la concertation entre activités, la gestion d’espèces, chassées ou protégées, ou la préservation de patrimoines figurent aux ordres du jour. Les membres d’un conseil, une vingtaine, confrontent alors leurs traditions disciplinaires, leurs éthiques et représentations pour éclairer l’action et négocier des façons de protéger la biodiversité. L’enquête dépeint les rôles et places ambiguës de ces avis, qui fournissent aux gestionnaires des arguments scientifiquement fondés pour accepter, refuser ou modifier des aménagements. L’implication de ces scientifiques dans l’action publique diverge ainsi à la fois de l’expertise classique et du militantisme et illustre d’autres rapports au politique, certes plus discrets, mais fondés sur des relations à des personnes et des lieux.