Durant le Moyen Âge, l’espace lorrain, à l’image du reste de l’Europe, connut une profonde mutation politique qui se caractérisa par le triomphe des seigneuries et des principautés. Les nouveaux détenteurs du pouvoir, liés par les liens féodo-vassaliques, se préoccupèrent avant tout de protéger et d’accroître leurs possessions. Cette politique se traduisit par la construction d’édifices originaux destinés à assurer trois fonctions : la résidence, la défense et l’expression du pouvoir public (le ban). En six siècles, l’aristocratie lorraine en édifia près de trois cents. Leur étude – la castellologie – permet aujourd’hui de comprendre la diversité des types d’édifices (le castrum, le château, la maison forte), l’évolution des styles architecturaux et décoratifs mais aussi le rôle des mutations techniques. L’ouvrage rassemble une série d’études publiées au cours des vingt-cinq dernières années par l’auteur dans des collections aujourd’hui épuisées. La documentation écrite et l’étude archéologique se conjuguent étroitement pour découvrir les caractéristiques de ce patrimoine à travers des monographies de sites caractéristiques (Châtenois, Blâmont, Blénod-les-Toul, Niederstinzel) et à travers des enquêtes thématiques plus générales (les châteaux du Xe-XIIe siècles et ceux du XIIIe-XVIe siècles ; les maisons fortes). Ouvrage scientifique, ce travail est aussi une invitation à découvrir un patrimoine souvent méconnu.