L’inflation est une calamité, disent aujourd’hui économistes et politiques. Ils la toléraient pourtant fort bien quand elle accompagnait l’expansion des Trente Glorieuses, quand les classes moyennes accédaient à la consommation et que le chômage était au plus bas. Même la décennie inflationniste 1970, aujourd’hui honnie, a eu ses belles années et laissé des souvenirs de projets d’infrastructure, d’accès à la propriété et de progression de la qualité de vie.
C’était un autre temps, d’autres préférences, d’autres choix : un autre régime.
L’inflation n’est devenue un fléau à combattre quoi qu’il en coûte qu’avec la mondialisation et la financiarisation des années 1980.
Un autre régime gouvernait désormais l’économie et la finance. À son tour, celui-ci est aujourd’hui en crise, pendant qu’un nouveau émerge, plus orienté vers le besoin d’investir et plus ouvert à l’intervention des institutions publiques.
En suivant les aventures récentes de l’inflation, Pascal Blanqué montre que les réalités économiques sont non seulement faites d’actions et de comportements mais aussi de représentations et de valeurs. Il explique ainsi comment un « régime » fonctionne, s’épuise, et laisse bientôt la place à un autre.
Et puisqu’un « régime » est l’association de pratiques économiques et de représentations qui leur donnent sens, Les Aventures de l’inflation est un appel aux décideurs pour qu’ils formulent le récit qui accompagnera les politiques économiques à venir.