La première partie de ce livre est consacrée à l’étude du problème des dogmatismes sociaux et de la libération de l’individu. Dans la deuxième partie, nous avons cru utile d’étudier l’esprit de corps dans quelques-uns de ses principaux caractères. Cette enquête psychologique nous conduira ensuite à quelques considérations sur la valeur morale de l’esprit de corps.
Il y a deux conceptions possibles au sujet des rapports de l’individu et de la société. Les partisans des dogmatismes sociaux pensent que l’individu considéré soit dans son origine, soit dans sa nature, soit dans sa fin, n’est qu’un élément et presque un épiphénomène de la société. Les partisans de l’individualisme regardent au contraire chaque individu comme un petit monde à part, ayant son existence propre et son originalité indépendante. Dans le premier cas, on regarde la société comme ayant une valeur antérieure et supérieure à celle de l’individu et on refuse à celui-ci tout droit contre la société. Dans le second, on attribue à l’individu une valeur propre et des droits qui ne doivent en aucun cas être sacrifiés aux fins sociales.
Nous voudrions mettre en lumière l’inanité de tous les dogmatismes sociaux. Cette tâche nous paraît l’indispensable propédeutique à la libération de l’individu.