Comment réfléchir la transcendance ? Comment la figurer, ou la dire, puisqu’elle échappe ? Ce volume produit par l’Institut protestant de théologie donne la parole aux poètes, ces artisans qui donnent forme à ce qui vient de plus haut et de plus loin qu’eux, et qui peuvent, de manière libre et créative, échanger les uns avec les autres.
Jérémy Duval entre en discussion avec Rembrandt au sujet du récit traditionnellement intitulé « Le sacrifice d’Abraham ». Bien plus qu’une illustration, la gravure de Rembrandt en produit un saisissant commentaire. La pasteure Géraldine Walter a pu rencontrer le célèbre plasticien Christian Boltanski et nous fait déambuler avec elle à travers son exposition « Faire son temps », interrogeant la mémoire, le hasard, la fuite du temps, la mort. Rodrigo de Sousa a entamé un parcours interprétatif de la figure de Moïse, en compagnie de Michel-Ange et de Sigmund Freud. Intéressé par les cornes que Michel-Ange dresse sur la tête du législateur, le théologien nous conduit à travers l’épaisseur mémorielle d’un texte. Helléniste, poétesse, aquarelliste, théologienne, Jacqueline Assaël connaît bien des langages pour désigner la lumière qui éclaire sa voie. Sa démarche artistique s’accompagne d’une réflexion ici partagée à propos du geste créateur, de son exercice pratique et des émotions qui l’accompagnent. Nicolas Westphal porte son regard d’architecte sur quelques lieux inspirants. Une terrasse, une cour ou une allée peuvent ainsi s’associer à leur paysage de fond pour devenir des lieux de transition appelant à s’ouvrir à une dimension spirituelle. La venue du peintre Pierre Soulages à la faculté de théologie de Montpellier, en octobre 2012, a été un cadeau offert en partage aux étudiants et enseignants de l’IPT. La pasteure Pascale Renaud-Grosbras en a gardé de précieux échos, qu’elle retrace ici sous la forme d’un dialogue posthume avec l’artiste.