Sur le sentier de la recherche, des pierres attirent l’attention. Ce peut être un document inédit qu’on découvre, telle la Déclaration d’indépendance du Bas-Canada de 1838 dont on a beaucoup parlé sans en connaître le fin mot.
Ce peut être l’angle un moment mort d’un sujet familier, la croyance de Papineau, ses positions sur la religion, le libre examen et la tolérance.
Ce peut être un sujet tabou, par exemple les causes de l’inachèvement du projet d’émancipation coloniale de 1837 et de 1838. Ou oser poser la question de savoir où logeait vraiment l’abbé Lionel Groulx en matière de nationalisme, d’autonomie et d’indépendance.
Puis, il y a des trames qui n’apparaissent qu’avec la décantation du temps et qui traversent l’histoire sans qu’on veuille les regarder en face. Un exemple : le fait que depuis 1840 on se soit rabattu sur un nationalisme culturel, faute de mener à terme un nationalisme politique et indépendantiste.
Écrits au cours de la dernière décennie, les dix-neuf textes qui composent ce recueil se présentent comme une invitation à retourner des pierres, comme le dit l’auteur.
Cet appel à l’exploration du connu et de l’inédit est l’occasion pour le grand spécialiste de l’histoire des idées au Québec de revenir sur des sujets et des figures dont il a déjà traité au cours de sa carrière et de sortir de l’oubli d’autres méconnus.